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La robotique agricoleAtelier du développement durable

Les "Ateliers du développement durable", s’inscrivent dans le cadre de l’Unité d’Enseignement « Introduction au développement durable » de l’ENSAT. Destinés aux élèves ingénieurs de 2ème année mais aussi ouverts à tous publics, ces éclairages et ces échanges, pensés comme des moments de culture, réinterrogent les savoirs, appréhendent différentes approches et visent à placer les futurs agronomes en état de questionnement et de réflexion.

L’agriculture avec Oz, Dino, Bob, Ted et Ladybird : pour le meilleur ou pour le pire ?

Bientôt, lors de tours de plaine, on pourra croiser et peut-être même discuter avec Bob, Ted, Ladybird ou encore Greenbot… de drôles d’O.B.I (objets bien identifiés), qui à la place de Maxime ou encore de Laure, labourent, sèment, surveillent les cultures et les troupeaux, arrachent les mauvaises herbes si nécessaire, soignent et récoltent. Grâce à eux, le spectre de la faim dans le monde, les problèmes de transmission et du manque de main-d’œuvre pour certaines tâches agricoles, ou encore les problèmes environnementaux associés à des pratiques non raisonnées ne seraient qu’un lointain souvenir.

 

La robotique est un champ de la technique qui consiste en l’usage de machines pour effectuer à la place de l’homme certaines tâches considérées comme répétitives et pénibles. Les robots ne sont pas une nouveauté en agriculture puisque les premiers prototypes, Magali ou encore Lély, sont apparus dès la fin des années 1970 pour aider les agriculteurs aux travaux de labour, de la traite et de la cueillette des fruits. Mais ils se présentaient de manière rudimentaire comme des membres articulés rattachés à des engins manipulés par l’agriculteur, et restaient anecdotiques en raison de nombreux freins technologiques.

 

Depuis 2016, les robots en agriculture connaissent un renouveau grâce aux avancées de la recherche en robotique et en technologie de l’information et de la communication. Nombre de freins technologiques ont été levés et la dernière génération a gagné non seulement en sophistication et autonomie, mais aussi en ambition. En effet, en plus de soulager le quotidien des agriculteurs, il s’agit aussi d’améliorer la performance globale de l’agriculture dans le contexte actuel des transitions (alimentaire, démographique, énergétique, écologique et économique) et de contribuer au développement d’une agriculture plus durable : diminution du temps de travail et plus grande flexibilité de l’organisation du travail, économie en intrants, amélioration de la productivité et de la qualité sanitaire des élevages laitiers, réduction de l’impact environnemental par un désherbage mécanique efficace, etc. Les robots, comme Oz, Dino, Bob et Ted, créés par la start up toulousaine Naïo Technologies, sont considérés comme les premiers robots capables de remplacer l’agriculteur puisqu’ils peuvent réaliser non plus une seule mais plusieurs tâches à la fois.

 

La robotique agricole se développe aujourd’hui très rapidement et elle est devenue une priorité nationale.

 

Les recherches sur la robotique sont pour la majorité financées sur fonds publics, comme européens. En effet, la Commission considère le secteur de la robotique de service comme un levier majeur de croissance. Le secteur agricole figurerait parmi les 4 secteurs les plus demandeurs de robotique, après l’armée, la santé et la logistique. Selon le groupe Delaval, leader mondial des robots de traite, 7 à 8% des exploitations laitières françaises seraient aujourd’hui entièrement robotisées ; et le taux d’équipement pourrait atteindre 40% dans les 10 prochaines années. La robotique se développe également très rapidement dans le secteur des fruits, et plus particulièrement en viticulture.

 

Cependant, cette arrivée massive de robots dans les fermes n’est pas sans soulever des débats et des interrogations, comme en témoignent les deux séances spéciales accordées au sujet à l’Académie d’Agriculture de France en 2014 et 2017. Par delà les questions qui renvoient globalement aux aspects techniques, économiques et d’organisation sociale du travail, il serait parfaitement légitime de soulever également des questions d’ordre politique, culturelle et éthique, et plus généralement toutes celles qui relèvent du rapport de l’homme à la culture technique et de son rapport à une machine dotée d’une certaine autonomie mais pas (encore) d’une conscience. En effet, même si les chercheurs, développeurs, praticiens et politiques rejettent l’idée que le robot agricole puisse un jour remplacer l’agriculteur dans les champs, on ne peut s’empêcher de se demander si les nouvelles générations de robots ne conduiront pas à une recomposition des relations entre un exécutant particulièrement sophistiqué et son dirigeant supposé disposer d’une certaine culture technique pour le contrôler ; ou encore à une recomposition du contrat social entre le robot, l’agriculteur et le reste de la société.

 

Ainsi, l’objectif de cet atelier est de débattre des bienfaits mais aussi des limites et des interrogations que peut soulever aujourd’hui le développement accéléré d’une telle technologie et de son usage : quelles peuvent être les incidences sur l'exercice du métier d'agriculteur, les emplois et les compétences ? Malgré l’avancée des recherches, la robotique agricole est-elle capable de prendre en compte la complexité des systèmes de culture et d’élevage, ainsi que celles des environnements de travail ? En quoi la robotique renforce t-elle ou au contraire réduit-elle l'autonomie des agriculteurs ? Quels peuvent être les impacts sur l'environnement de technologies plus performantes mais employant des matériaux plus sophistiqués ? Observe-t-on des formes de résistance à l'entrée de la robotique en agriculture ? Dans quelle mesure la robotique va t-elle modifier les rapports au vivant ?

INTERVENANTS

  • Jean-Pierre CHANET, Directeur de l’unité de recherche « Technologies et systèmes d’information pour les agrosystèmes » (TSCF) au centre Irstea de Clermont-Ferrand.
  • Sébastien ALBOUY, éleveur laitier en GAEC à Françon (Haute-Garonne).

 

L'atelier se tiendra le mercredi 6 décembre 
De 14h à 17h dans l’amphithéâtre de Toulouse INP-ENSAT
Entrée gratuite et ouverte à tous

Inscription obligatoire pour tous les extérieurs : christiane.saint-luc@ensat.fr (christiane.saint-luc @ ensat.fr) ou 05.34.32.39.54

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